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Plan serré sur des huitres de culture biologique

Pendant les fêtes, pourquoi pas des huîtres bio ?

5 déc. 2017 - 2 min

L’huître est déjà un produit naturel et sain. Pourtant, de plus en plus d’ostréiculteurs se convertissent au bio. Quelles garanties cela apporte-t-il aux consommateurs ?

Frédéric Voisin a été le premier ostréiculteur à obtenir la certification « Agriculture Biologique » il y a six ans. « Depuis, 97 fermes aquacoles toutes catégories confondues se sont converties au bio », Informe Xavière Lagadec, chargée d’affaires spécialiste des produits de la mer chez Bureau Veritas Certification. « Comparée à l’agriculture, l’aquaculture biologique est encore un phénomène marginal. Mais les chiffres montrent qu’elle est en plein développement. »

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De plus en plus de fermes ostréicoles se convertissent au bio

1,2 millions de tonnes de poissons et coquillages

Presque inexistante dans les années 2000 - le cahier des charges européen relatif à la production biologique d’animaux d’aquaculture a été publié en 2009 -, la production mondiale de poissons et de coquillages bio est estimée à 400 000 tonnes en 2015. Et l’activité pourrait atteindre 1,2 millions de tonnes en 2030, selon l’Agence Bio.

De plus en plus, le consommateur va donc pouvoir opter pour des huîtres bio. Mais le fera-t-il ? « Le bénéfice apporté par une certification Bio sur la viande, par exemple, est clair, dans la mesure où l’homme intervient largement dans l’élevage et le nourrissage », analyse Xavière Lagadec. « C’est beaucoup moins évident pour l’huître, qui est un produit élevé dans son milieu naturel, sans intrant, et pas ou peu transformé par l’homme. »

Pas d’huître «triploïde »

Les huîtres certifiées bio sont soit sauvages - dans ce cas, elles sont nées en mer, puis se déposent sur des collecteurs installées par les ostréiculteurs - soit issues d’élevages appelés « écloseries ». Mais, dans le deuxième cas, les coquillages doivent être  tels qu’on les trouve dans leur milieu naturel et ils ne doivent pas avoir été rendus stériles (triploïdes). 

Un coquillage triploïde (donc infertile) est intéressant pour les ostréiculteurs et les consommateurs,  car il n’est jamais « laiteux », y compris pendant les périodes de reproduction en été. Mais cette technique est exclue du cahier des charges du Bio. 

Le label bio va encore apporter des garanties complémentaires quant aux qualités chimiques et écologiques de l’eau, en se basant sur la Directive cadre sur l’eau. Mais la production d’huîtres est déjà bien encadrée, et soumise à une réglementation très stricte portant sur les eaux d’élevage.

Xavière Lagadec, chargée d’affaires spécialiste des produits de la mer chez Bureau Veritas Certification

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De plus en plus de fermes ostréicoles se convertissent au bio

Un élevage plus durable

Autre exigence de la filière bio : l’huître doit grandir dans une eau impeccable. « Le label bio va encore apporter des garanties complémentaires quant aux qualités chimiques et écologiques de l’eau, en se basant sur la Directive cadre sur l’eau, explique Xavière Lagadec. Mais la production d’huîtres est déjà bien encadrée, et soumise à une réglementation très stricte portant sur les eaux d’élevage : le Classement des zones conchylicoles. »

Le cahier des charges européen exige aussi que l’ostréiculteur mette en place un plan de gestion durable de son exploitation, afin de limiter les impacts de son activité sur l’environnement (réduction des déchets, impact sur le milieu marin…). Ainsi, les tables supportant les sacs d’huîtres ne doivent pas perturber le dépôt naturel des sables, des analyses viennent traquer les micro-polluants (pesticides, métaux lourds, etc.), ou encore, les filets anti-prédateurs ne doivent pas nuire aux oiseaux. « C’est la vraie différence apportée par la labellisation « Agriculture biologique », analyse Xavière Lagadec. Le consommateur est ainsi assuré que le mode d’élevage respecte l’environnement. »

 
Le Label Rouge, autre label  

La certification bio porte exclusivement sur les conditions d’élevage. Le Label Rouge apporte aussi des garanties en termes de qualité gustative. Deux huîtres « Marennes Oléron » ont obtenu cette certification : la « Fine de Claire Verte » et la « Pousse en Claire ». La qualité de ces coquillages est suivie par les producteurs, par le service qualité Marennes Oléron porteur du Label Rouge, et par Bureau Veritas Certification (organisme certificateur). « Les points de contrôle portent sur les règles d’affinage, la qualité organoleptique du produit et la traçabilité, informe Xavière Lagadec. En choisissant ce label, le consommateur a donc une garantie quant au taux de chair et au goût du produit. »
 

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