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Vue du centre vinicole du Champagne Nicolas Feuillatte

Nicolas Feuillatte, la coopérative qui est devenue une maison de Champagne 

4 déc. 2017 - 2 min

Le groupement comprend 82 coopératives et plus de 5 000 vignerons.
Cette jeune marque a su innover en termes de goût, de style et d’outil industriel. Retour sur la plus spectaculaire percée commerciale de l’histoire de la Champagne.

Dix-neuf millions de bouteilles tirées en 2016, dont dix millions sous son propre nom. Avec une telle production, Nicolas Feuillatte est la première marque de champagne vendue en France, et la troisième hors de nos frontières. Pourtant, l’enseigne créée en 1972 est en compétition avec des « maisons » bicentenaires, voire tricentenaires, comme BollingerVeuve Clicquot, ou Ruinart.

Nicolas Feuillatte se démarque par sa nature même. « Le Centre Vinicole – Champagne Nicolas Feuillatte (CV-CNF) est une coopérative de coopérative », explique Damien Bergot, directeur de production du site. Il regroupe plus de la moitié des coopératives champenoises, soit 82 coopératives pour environ 4 500 vignerons.

Au total, la production de 2 150 hectares de vigne est apportée et transformée au CV-CNF. La moitié du champagne produit est rétrocédée aux adhérents. L’autre sert à l’élaboration des vins de la marque. En 2016, le centre a réalisé 202 millions d’euros de chiffre d’affaires pour un résultat net de 20 millions d’euros.

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vue du siège Nicolas Feuillatte, un bâtiment de 7 500 mètres carré sur trois niveaux, tout en verre et en lignes courbes rappelant les formes arrondies des coteaux de Champagne.

Luxe accessible

Nicolas Feuillatte est une marque de Champagne à part. Inauguré en mai 2017, son nouveau siège près d’Epernay ne comporte ni veilles pierres, ni fûts de chêne. C’est un bâtiment de 7 500 mètres carré sur trois niveaux, tout en verre et en lignes courbes rappelant les formes arrondies des coteaux de Champagne.

« Nicolas Feuillatte propose une nouvelle façon de consommer du champagne, plus simple et moins guindée », a expliqué au magazine Stratégies Bruno Kauffmann, président de l’agence de publicité Ici Londres qui a créé une campagne pour la marque en 2016. Vendu entre 20 et 30 euros en grande distribution, « ce champagne se revendique moderne et accessible », selon la Revue du vin de France. Cette accessibilité va de pair avec la qualité. Au total, 78 médailles et distinctions ont été décernées à 15 cuvées. Ainsi, le Blanc de Blancs millésime 2008 a reçu l’Or et le Prix Prestige aux « Sélections Mondiales des Vins au Canada 2017 », et l’Or lors des « Drinks Business Champagne Masters » 2017.

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Cave Nicolas Feuillatte

Une capacité de 33 millions de litres

L’outil de production évolue pour coller aux exigences de la marque. « Nicolas Feuillatte a été l’une des premières marques de champagne à industrialiser son process de production, explique Médéric Levault, directeur commercial de la région Grand Est chez Bureau Veritas. Aujourd’hui, la plupart des grandes maisons sont en train de tendre vers ce modèle industriel intégré. »

Les lignes de production sont largement automatisées. Une fois remplies, les bouteilles sont chargées sur un convoyeur, puis extraites par rang de quatre à douze pour être placées sur un convoyeur perpendiculaire. Des gyropalettes se chargent de tourner régulièrement chaque bouteille d’un huitième de tour pendant 7 jours, de manière à ce que le dépôt se déplace vers le goulot.

Avec le nouveau bâtiment, la capacité de stockage totale de la cuverie est de 330 000 hectolitres, soit 44 millions de bouteilles auxquelles viennent se rajouter les quelques 70 millions de bouteilles qui vieillissent déjà dans les caves. « Cette ligne a une cadence de 4 000 à 6 000 bouteilles par heure », a déclaré Frédéric Lopez au site Contrôles Essais Mesures.

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Chai de Nicolas Feuillatte

Une vision long terme

« Sur un site d’une telle envergure, nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir des pannes matérielles, explique Médéric Levault, de Bureau Veritas. Nous accompagnons donc la marque pour l’inspection en service de la totalité des équipements. » Damien Bergot, directeur de production du site, analyse : « Le Centre Vinicole s’est engagé dans une démarche globale RSE Responsabilité sociale des entreprises. A ce titre, nous travaillons avec Bureau Veritas afin de fiabiliser les équipements, du point de vue de la sécurité, de la qualité de production, et de l’impact environnemental. »

Le site est ainsi certifié  ISO 9001 (management de la qualité), ISO 14 001 (management de l’environnement), ISO 22 000 et FSSC 22 000 (management de la sécurité des aliments) par Bureau Veritas Certification. « Nous sommes une coopérative, poursuit Damien Bergot. Cela veut dire que nous avons une vision de développement sur le long terme. C’est d’ailleurs ce qui fait notre force. »

Nicolas Feuillatte a été l’une des premières marques de champagne à industrialiser son process de production. Aujourd’hui, la plupart des grandes maisons sont en train de tendre vers ce modèle industriel intégré.

Médéric Levault, directeur commercial de la région Grand Est chez Bureau Veritas

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