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Au même titre que des réunions d’entreprise ou diverses consultations médicales, certaines inspections peuvent se faire à distance, à l’aide  d’un smartphone et une bonne connexion à Internet. Sans surprise, la crise sanitaire liée à la Covid-19 a accéléré en 2020 cette transition technologique déjà sur les rails avant la crise, et à l’efficacité désormais prouvée.

Produits importés : des inspections poussées garantissent leur conformité, même à distance

17 mar. 2021 - 2 min

Après une baisse des échanges commerciaux en 2020, la reprise des importations a nécessité de nouvelles façons d’inspecter les produits. Comment mettre en place toutes les conditions nécessaires pour s’assurer de la conformité des marchandises ? Explications dans le MagBV.

Lutte contre la contrefaçon, protection du consommateur, respect des normes locales : en matière de commerce international, l’inspection des produits importés avant leur expédition dans le pays acheteur est indispensable pour garantir la qualité des marchandises échangées.

De nombreux gouvernements du monde entier ont mis en place un programme de vérification de conformité (PVOC) afin de contrôler leurs importations. Grâce à son accréditation dans 26 pays - de l’Algérie au Zimbabwe en passant par la Côte-d’Ivoire et le Maroc- Bureau Veritas peut ainsi délivrer aux entreprises exportatrices l’indispensable COC (Certificate Of Conformity) nécessaire pour livrer leur marchandise à bon port. Après un audit documentaire passant en revue divers rapports, essais et autres certificats de qualité obligatoires, la marchandise est ensuite inspectée pour obtenir le certificat de conformité lui permettant d’être dédouanée à destination.

Le champ d’application des points à contrôler est large, et dépend aussi bien des produits exportés que des pays importateurs. Pour des appareils électriques, il est ainsi nécessaire de vérifier des critères comme la tension nominale, les fréquences, la fourniture de modes d’emploi rédigés dans la langue du pays importateur ou encore le format des prises. “Prenons un exemple : si vous comptez exporter au Kenya des produits qui se branchent sur une prise électrique européenne, ils seront refusés, à moins de fournir un adaptateur, car le pays est équipé de prises anglaises”, explique ainsi Julien Traverse, expert technique au sein de la Division Services aux Gouvernements & Commerce International de Bureau Veritas, spécialiste en PVOC.

Une vingtaine d’inspecteurs de Bureau Veritas ont été formés à utiliser un logiciel spécifique pour ces inspections à distance, qui représentent désormais 15 % des inspections réalisées

Julien Traverseexpert technique au sein de la Division Services aux Gouvernements & Commerce International de Bureau Veritas

Un avant et un après Covid-19

Au même titre que des réunions d’entreprise ou diverses consultations médicales, certaines inspections peuvent se faire à distance, à l’aide  d’un smartphone et une bonne connexion à Internet. Sans surprise, la crise sanitaire liée à la Covid-19 a accéléré en 2020 cette transition technologique déjà sur les rails avant la crise, et à l’efficacité désormais prouvée.

Julien Traverse a supervisé cette modernisation nécessaire pour mener à bien le PVOC dans le respect des précautions sanitaires développées au niveau international. D’après lui, “entre mars et novembre 2020, une vingtaine d’inspecteurs de Bureau Veritas ont été formés à utiliser un logiciel spécifique pour ces inspections à distance, qui représentent désormais 15 % des inspections réalisées, soit le double par rapport à il y a un an”.

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Une application mobile innovante

Concrètement, comment se déroule une telle inspection dématérialisée ? Les inspecteurs, qui par précaution sanitaire travaillent depuis leur domicile sur des postes munis de deux écrans, fixent un créneau d’inspection avec l’entreprise vendeuse. Au moment convenu, une personne physiquement présente devant la marchandise à exporter entre en contact avec l’inspecteur via une application mobile professionnelle téléchargée sur son smartphone. En direct et par la caméra du téléphone, l’inspecteur donne des instructions à son contact situé à des centaines ou milliers de kilomètres de lui. “Il peut lui demander d’ouvrir tel ou tel carton, de montrer tel ou tel côté d’un produit, et surtout, l’inspecteur a la possibilité de prendre le contrôle de l’objectif de l’appareil via l’application, en pouvant par exemple déclencher à distance la prise de photo, le flash, le zoom, etc.” détaille Julien Traverse.

Cette prestation présente plusieurs bénéfices, à l’instar de la limitation des contacts exigée par les protocoles sanitaires liés à l’épidémie de la COVID-19 : elle permet d’organiser les inspections dans des délais très courts, et elle contribue fortement à la diminution de l’empreinte carbone sur les transactions et ainsi à verdir nos prestations chez nos clients, un sujet d’actualité majeur dans la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

Pour l’entreprise exportatrice, connaître les critères à respecter exigés par les pays acheteurs est indispensable pour garantir leur conformité. La plateforme web Verigates recense ainsi les bases légales des pays ayant accrédité Bureau Veritas pour mettre à bien leur PVOC. “Une fois qu’un exportateur est inscrit sur le site, il peut déposer une demande de certificat et suivre le statut de son dossier en cours”, précise Julien Traverse, dont les équipes n’ont pas  ménagé leur peine ces derniers mois. Selon l’Organisation mondiale du commerce, le commerce mondial de marchandises a continué d’augmenter fortement au quatrième trimestre 2020, après une reprise au troisième trimestre suivant l’effondrement lié à la COVID-19 au 2e trimestre.

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