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Vue du viaduc de l'Auxence LGV SEA

LGV SEA : les coulisses du plus grand chantier ferroviaire d’Europe

1 mai. 2017 - 3 min

La nouvelle ligne à grande vitesse devrait accueillir 20 millions de voyageurs par an.
Les acteurs du projet, parmi lesquels LISEA, le concessionnaire de la ligne, et COSEA, le concepteur constructeur, ont multiplié les précautions pour que ce chantier LGV d’envergure se déroule sans incident. Les résultats sont là :  les travaux ont été menés en un temps record et achevés avec un mois d’avance.

Deux petites heures seulement. C’est le temps que prendra un Paris - Bordeaux en juillet lorsque sera mise en route la Ligne à Grande Vitesse Sud Europe Atlantique (LGV SEA). Un gain de temps qui devrait ravir les 20 millions de voyageurs attendus à terme chaque année. Le rendre possible aura par contre nécessité un travail de titan. Avec ses 302 kilomètres de ligne et ses 40 kilomètres de raccordement, cette nouvelle LGV constitue, en effet, le plus grand chantier ferroviaire d’Europe ! Elle a requis pas moins de six ans d’études et de travaux, ainsi que 7.8 milliards d’euros. Autre première : elle fait l’objet d’un partenariat public-privé (PPP) avec LISEA (consortium conduit par VINCI) comprenant une concession d’exploitation de 50 ans.

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Infographie présentant les chiffres du LGV SEA : le plus grand chantier ferroviaire d’Europe

Des experts ont opéré des audits qualités minutieux

Pour la faire sortir de terre, tous les acteurs du projet se sont mobilisés. Bureau Veritas Construction s’est par exemple chargé d’assurer des audits qualité minutieux pour le compte du Concepteur Constructeur COSEA. Ses experts ont veillé à ce que les procédures qualité de conception et de construction du génie civil de l’ouvrage soient bien respectées. « Cela implique, entre autres, d’aider COSEA à identifier les anomalies susceptibles de se reproduire et de poser problème à d’autres étapes du chantier. Par exemple des contrôles de matériaux de ballast venant trop tard dans le processus d’exécution », précise Yannick Bonneau, directeur Infrastructures France de Bureau Veritas Construction.

Un souci constant : la sécurisation de l’environnement de travail

Faire sortir de terre la LGV n’était cependant pas le seul challenge à relever sur ce projet. L’intervention de quelques 9 000 personnes, sur un périmètre particulièrement étendu, a ainsi été nécessaire, au plus fort du chantier de génie civil. Leur offrir l’environnement le plus sécurisé possible était donc un défi tout aussi complexe à relever. Pour ne pas passer à côté d’un danger, certaines entités n’ont pas hésité à requérir le regard d’experts extérieurs. C’est notamment le cas d’INEO, la principale entreprise intervenante du groupe de sociétés chargées des équipements de signalisation et des télécoms. INEO a sollicité l’intervention de préventeurs Bureau Veritas Exploitation au travers d’une mission «Sécurité, Santé et Environnement » (SSE). Ces derniers se sont employés à réaliser pas moins de 300 audits de terrain, en parallèle de points de sécurité hebdomadaires avec les équipes. «Nous avons aidé INEO à structurer son organisation SSE sur le chantier, avec ses sous-traitants, et aussi à identifier les cas où du matériel et des formations supplémentaires pouvaient améliorer la sécurité des employés », explique Emmanuel Breton, le responsable QSSE.

Certaines étapes ont mobilisé jusqu’à 15 coordonnateurs

Une autre équipe s’est chargée de toute la Coordination Sécurité Protection Santé (CSPS) et de la coordination des chantiers connexes.  Dès que deux entreprises interviennent sur une même opération, la loi impose en effet la présence d’un coordonnateur qui veille à ce que l’activité d’une entreprise ne mette pas en danger le personnel de l’autre. « Cette coordination était d’autant plus nécessaire que ce chantier mobilisait des milliers d’entreprises », rappelle Patrick Armand, chef de projet CSPS  de Bureau Veritas Construction. Alors que la plupart des chantiers n’ont besoin que d’un seul coordonnateur, certaines étapes de ce projet ont mobilisé simultanément jusqu’à 15 coordonnateurs ETP.

Zéro accident grave à déplorer

Lors de la conception du projet, ces derniers ont analysé tous les risques potentiels de co-activité et ont établi une liste de recommandations avant de vérifier les plannings prévisionnels des entreprises. « Pour limiter les risques d’accident, nous avons également proposé la modification de certaines machines et des formations sur les postures à adopter pour éviter de se blesser en travaillant », précise Patrick Armand. Une simple suggestion d’achat de chaussures hautes a même permis de diviser le nombre d’entorses par deux.

« La réduction du nombre d’accidents est le résultat des efforts de l’ensemble des acteurs du chantier », rappelle Yannick Bonneau, directeur Infrastructures France de Bureau Veritas Construction. Des efforts qui ont payé : alors que les chantiers de cette ampleur parviennent rarement à éviter les accidents graves, pas un seul n’a été déploré sur celui de la LGV.  Les travaux ont, quant à eux, pu être achevés un mois plus tôt. A l’évidence, les professionnels de ce secteur aiment avoir un train d’avance. 

 

La LGV en chiffre

7.8 milliards d’euros

286 700 heures de formation

302 km de ligne et 40 km de raccordement

3 régions concernées : 6 départements et 122 communes

60 millions de m3 de déblais (4 fois le tunnel sous la manche)

20 millions de voyageurs annuels attendus à terme

15 coordonnateurs ETP
 

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