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Vous imaginez les établissements scolaires déserts pendant les vacances ? Détrompez-vous. Cet été, ils ont été inspectés, réparés, nettoyés, pour être prêts à accueillir les élèves. Reportage.

PENDANT LES VACANCES, LES ECOLES PASSENT LEUR PROPRE EXAMEN

22 déc. 2016 - 2 min

Vous croyez que les écoles sont désertées pendant les grandes vacances ? Détrompez-vous. L'été, elles sont inspectées, réparées, nettoyées... afin d'être parfaites pour accueillir les élèves à la rentrée.

« Driiing ! » Le 5 juillet dernier, les élèves des écoles maternelles et élémentaires Gambetta de Vanves (92) ont vidé leurs cases et empaqueté cahiers et crayons. Direction la plage ou la maison de grand-mère pour presque deux mois de grandes vacances. Pourtant le 28 juillet dernier, l'établissement scolaire était encore en ébullition. Ce n'était pas des enfants qui faisaient des allées et venues dans les couloirs, mais des adultes, ordinateur portable sous le bras ou plumeau à la main. « On profite des vacances pour avancer sur tout ce qu'on ne peut pas faire dans l'année, quand les enfants sont à l'école », confie Marc Andriantavy, employé de la mairie de Vanves responsable de la conformité des établissements gérés par la municipalité.

Pendant les vacances scolaires, les 15 000 écoles maternelles, 37 000 écoles élémentaires, 7 000 collèges et 4 200 lycées que compte le pays tournent à plein régime. Les activités qui s'y déroulent sont peu connues des élèves et de leurs parents. Et pourtant elles sont essentielles au bon fonctionnement des établissements scolaires. Des dizaines de personnes y défilent pour faire le ménage de fond en comble, y faire des petites réparations ou d'importants travaux, y contrôler le bon fonctionnement des équipements, des extincteurs aux prises électriques, en passant par les cuisines et les aires de jeux. « C'est grâce à ces tâches effectuées pendant les vacances que le nombre d'incidents dans les établissements scolaires est proche de zéro », analyse François-Charles Lindemann, directeur Île-de-France des services d'inspection et vérifications en service chez Bureau Veritas.

Vérifier chaque extincteur

Le 28 juillet à l'école Gambetta, Emmanuel Gane, inspecteur chez Bureau Veritas, est venu pour contrôler tous les équipements permettant de protéger l'école d'un incendie. Accompagné de Marc Andriantavy, employé de la mairie, il a passé l'école au peigne fin. D'abord pour localiser les extincteurs et vérifier qu'ils sont en bon état de fonctionnement. Il faut vérifier l'état général de l'appareil, la date du dernier contrôle, et contrôler que le plomb qui scelle l'instrument n'a pas été retiré. « Dans les écoles, il arrive souvent que les enfants l'arrachent, explique le contrôleur. Des élèves peuvent donc se blesser en jouant avec l'extincteur ou le vider, le rendant inutilisable en cas d'incendie. »

Pendant des heures, l'inspecteur passe de salle de classe en salle de jeu, parcourt les escaliers pour vérifier que les issues de secours sont bien dégagées ou que des boîtiers activent bien certaines ouvertures servant à l'évacuation des fumées. Enfin, l'alarme incendie est déclenchée. L'inspecteur dispose de 5 minutes pour faire le tour de l'établissement et vérifier qu'elle est audible dans toutes les pièces. Une fois stoppée, il sort son portable. « 5 minutes pile, c'est bon. » Même la durée de la sonnerie est auditée.

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Vérification du bon fonctionnement des équipements des écoles pour veiller sur la sécurité de tous

Incendie, électricité, ascenseurs, gaz...

Mais l'école n'obtiendra pas un 20/20 ce jour-là. Une porte d'entrée, censée être automatiquement déverrouillée en cas de déclenchement de l'alarme, est impossible à ouvrir. Ennuyeux. Ni une ni deux, Marc Andriantavy, l'employé de la mairie, photographie la porte défectueuse et envoie le cliché par e-mail à la société de maintenance en contrat avec la ville.

Cette vérification du dispositif anti-incendie est menée chaque année dans les établissements scolaires – c'est la loi. De plus, une vérification plus poussée doit être menée tous les trois ans. « On étudie les différents scénarii en cas d'incendie, explique François-Charles Lindemann. L'évacuation peut-elle se faire sans encombre dans tous les cas de figure ? Le plan d'évacuation est-il encore valable ? L'agencement des locaux a-t-il évolué ? » Cela ne s'arrête pas là. La société en charge de la maintenance des équipements de lutte contre l'incendie doit également mener une inspection chaque année. Et ce n'est toujours pas fini. Les autres équipements à risque – électricité, ascenseurs, gaz... – doivent être controlés avec autant d'attention !

Même les cours de récréation et les terrains de sport y passent. Dans les écoles maternelles, les jeux pour enfants font l'objet d'un examen visuel. « Il ne suffit pas de vérifier que l'installation tient debout, ce qu'un chef d'établissement pourrait faire par lui-même, analyse Chérif Sayah, directeur des services d'inspection et vérifications en service de Paris chez Bureau Veritas. Il faut tout regarder de près. Une légère usure peut provoquer des accidents. Par exemple, un enfant peut se coincer le doigt en haut d'un toboggan si un tout petit écart s'est créé entre le haut d'un toboggan et la plate-forme ». Dans les collèges et les lycées, ce sont les buts sportifs et les panneaux de basket qui sont testés. Un poids pouvant aller jusqu’à 320 kg est accroché au matériel pendant une dizaine de minutes, les critères précis variant d'un constructeur à l'autre.

Pour couronner le tout, l'ensemble de l'établissement est visité, en général tous les trois ans, par une Commission de sécurité (communale dans le cas des écoles maternelles et élémentaires). Composée d'un représentant des pompiers, de la police municipale, de la mairie et de la préfecture, cette délégation peut demander la fermeture d'un établissement si elle estime que la réglementation n'est pas appliquée, ou tout simplement si elle juge qu'un équipement menace la sécurité des enfants.

Cela s'arrête là... s'il n'y a pas de travaux dans l'école. Or c'est très souvent le cas l'été. La plupart du temps, il s'agit de travaux de maintenance (installation d'équipements, réparation de prises de courant, cloisonnement pour éviter la propagation du feu...) ou de travaux pour rendre accessibles les locaux aux personnes à mobilité réduite, comme l'exige la loi (installation de rampes, d'ascenseurs ou élargissement des accès). « Les travaux durent souvent tout l'été, puisqu'ils sont impossibles à faire quand les enfants sont présents, explique Chantal Prieur , responsable du pôle BTP Ile-de-France chez Bureau Veritas ». Dans ces cas-là, ingénieurs et contrôleurs défilent tout l'été dans l'établissement.


Des aliments bio dans les cantines

D'après une étude de l'Agence Bio, 79 % des cantines scolaires proposent de manière occasionnelle ou régulière des produits issus de l'agriculture biologique. « Les collectivités sont des plus en plus nombreuses à commander aux sociétés de restauration collective des aliments bio », informe François-Charles Lindemann. Dans ce cas, les entreprises s'approvisionnent chez des producteurs ou des industriels labellisés Agriculture biologique, contrôlés notamment par Bureau Veritas. Encore une manière de protéger la santé des enfants.
 


Des fournitures scolaires 100 % écolo

Et les fournitures scolaires ? En 2015, 60 millions de cahiers, blocs, agendas, feuilles de classeurs et plus 43 millions de chemises, classeurs et pochettes ont été vendus. Beaucoup de marques sont très regardantes sur la fabrication de ces fournitures, du point de vue de la sécurité des enfants comme de celui du respect de l'environnement. Chez Hamelin, le groupe des marques Oxford, Super Conquérant ou Canson, les produits sont certifiés par Bureau Veritas Certification. Les labels FSC et PEFC attestent que le bois utilisé pour fabriquer le papier provient de forêts gérées durablement. Par ailleurs, les fibres vierges, la matière première qui sert à fabriquer le papier, proviennent d'usines certifiées par un Ecolabel européen, qui garantit une fabrication respectueuse de l'environnement. Mais cela ne s'arrête pas là. « Nous nous assurons aussi qu'il n'y a pas de substances toxiques dans les colles et vernis qu'on utilise et qu'elles sont recyclables, ou que les encres des couvertures sont sans solvants », explique Virginie Ori, directrice développement durable qualité sécurité environnement du groupe Hamelin.
 

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