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Vue sur des bacs de tomates et de radis.

Fruits et légumes : les contrôleurs veillent au grain ! 

1 déc. 2017 - 2 min

Sur la route, dans les points de vente, à l’intérieur des plateformes de transit, les contrôleurs multiplient les interventions. Leur mission : vérifier la provenance des fruits et légumes mais aussi leur qualité.

Au premier abord, la cargaison de ce chauffeur espagnol semble parfaitement conforme. Mais les choses se compliquent au moment où les agents de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) se penchent sur la documentation que l’employeur de ce conducteur lui a fournie. Comme l’explique le reportage de France Bleu Vaucluse du 6 août 2017, la facture ne mentionne en effet nulle part l'origine espagnole des nectarines transportées.

Vérifier les cargaison des chauffeurs

La responsabilité du chauffeur n’est pas engagée et il pourra reprendre la route. En revanche, les agents de la DGCCRF vauclusiens préviennent aussitôt leurs homologues à Rungis afin que ces derniers contrôlent l'acheteur. Une précaution indispensable : il peut s’agir d’un oubli mais aussi d’un vrai système de fraude. " Quand l'origine n'apparaît plus, elle peut se transformer en origine française plus facilement ", explique Michel Malaval, le chef de service consommation de la répression des fraudes en Vaucluse au journaliste qui l’interroge.

Les agents de la DGCCRF contrôlent les ventes au déballage 

Pour prévenir ce type d’abus, de nombreux systèmes de vérification ont été mis en place. En Occitanie, où les ventes au déballage se développent, les services de la DGCCRF ont ainsi orienté leurs contrôles vers les vendeurs de fruits et légumes installés sur les parkings des centres commerciaux. Les maires des communes concernées ont par ailleurs été sensibilisés. Les sanctions en cas d’abus sont également dissuasives. Le TGI de Carcassonne a ainsi condamné à trois mois de prison ferme et à une amende de 4930 euros un opérateur afin de sanctionner plusieurs anomalies et notamment une pratique commerciale trompeuse sur l’origine des produits (prétendument en provenance directe du producteur).

Auditer les fournisseurs et les producteurs

Les contrôles ne s’effectuent cependant pas que sur les routes ou dans les lieux de vente. Les inspecteurs de Bureau Veritas sont ainsi régulièrement mandatés par des entreprises du secteur agroalimentaire afin d’auditer des producteurs ou des fournisseurs. “ Nous pouvons vérifier la traçabilité du produit mais aussi d’autres paramètres tout aussi importants, comme, par exemple, la maîtrise des produits phytosanitaires ”, explique Vincent du Rivault, au département Agro-Industrie de Bureau Veritas Exploitation. Des contrôles cruciaux s’opèrent également dans des centres logistiques. Prenez la plateforme Saint-Charles, un carrefour européen stratégique dans le transit de fruits et légumes. Dans ce centre basé à Perpignan, Bureau Veritas opère chaque jour, pour des acteurs majeurs de la grande distribution, toute une série de contrôles avant que les produits ne soient distribués aux quatre coins du territoire.

Des inspecteurs contrôlent la qualité des produits et le bon respect de la réglementation

« Une partie de notre travail consiste à vérifier que les produits respectent bien la réglementation, explique Joris Charron, spécialiste en agréage Fruits et Légumes chez Bureau Veritas Exploitation. Le nom du pays d’origine, le nom et l’adresse de l’emballeur et/ou expéditeur, ainsi que le nom du produit, doivent par exemple impérativement figurer sur l’étiquette. La catégorie et le calibre ne sont obligatoires que si le produit est soumis à une norme spécifique. » Bureau Veritas peut également se charger de contrôler les propriétés gustatives des produits ainsi que le respect d’exigences définies dans des cahiers des charges propres à chaque client. “ Nous réalisons beaucoup de prélèvements afin d’évaluer le taux de sucre, le taux de jus ou le taux de d'acidité de certains fruits ”, indique Vincent du Rivault. Certains produits ont même droit à des contrôles dédiés : un test de flottabilité (pesées successives dans l’air et dans l’eau) permet par exemple d’évaluer la densité des pommes de terre et donc leur teneur en amidon ; plus elle est faible, mieux le produit tient à la cuisson. Un travail exigeant : pour un de ses principaux clients, Bureau Veritas opère par exemple des contrôles quotidiens sur 400 palettes. Cela représente plus de 22 000 colis ! Mais bien sûr, la satisfaction du consommateur final n’a pas de prix.

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