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Un pompier en train d'éteindre un grand incendie de maison ou de petit immeuble entièrement ravagé par les flammes

Comment les entreprises se protègent des incendies en 2016

4 juil. 2016 - 2 min

En fonction de sa taille ou de son utilisation, chaque bâtiment est différemment vulnérable aux incendies, et doit donc être équipé de  moyens de protection spécifiques. Dans tous les cas, la vérification doit être menée de manière régulière et rigoureuse.

Contrairement à ce que l’on pense, les incendies ne sont pas rares dans les commerces ou les entreprisesEn France, un feu démarre dans un bâtiment public  toutes les heures et demie. Le bilan  : 1 500 blessés par an, et des conséquences matérielles parfois irréversibles. Ainsi, selon une étude de l’INRS. 70% des entreprises dont les bâtiments ont été détruits par un incendie, ne reprennent jamais leur activité et disparaissent. En effet, les polices d’assurance ne couvrent pas toujours la totalité des  conséquences liées à un incendie. Pour avoir toutes les chances de voir les dégâts pris en charge, il faut présenter à l'assureur une « analyse des risques », également appelée « mission APCI », ainsi qu'un certificat « Q11 ».

Ces deux documents attestent de la présence et l'état de fonctionnement des équipements de lutte contre l'incendie obligatoires :  

- Equipements permettant l’évacuation des personnes (système d’alarme, d’alerte, système de sécurité incendie SSI)
- Equipements permettant de limiter la propagation du feu (portes coupe-feu,…)
- Equipements permettant l’extinction du feu (extincteurs, robinets d’incendie armés, colonnes sèches ou humides, système d’extinction automatique à eau, …)
- Moyens d’évacuation des fumées (désenfumage mécanique et naturel des locaux)

Ne pas oublier les installations électriques

Contrôler les installations anti-incendie, c'est bien. En profiter pour faire le tour des équipements électriques, c'est mieux. En effet, un incendie sur trois se déclare à cause d'une déficience du système électrique.

Pour se protéger, il suffit de respecter la réglementation. L'ensemble des établissements, qu'ils soient industriels, tertiaires ou recevant du public, doivent réaliser un contrôle de leur installation électrique tous les ans. C'est ce qu'on appelle les vérifications réglementaires  périodiques. En complément, les compagnies d’assurances peuvent exiger un rapport spécifique, le « Q18 ». Ces contrôles, réglementaires et « Q18 », doivent être effectués par un organisme extérieur, comme Bureau Veritas.

« Ces vérifications périodiques permettent de mettre en lumière des dysfonctionnements dans le système, explique Jean-Marc Calvet, spécialiste national électricité chez Bureau Veritas. Par exemple, un défaut de fonctionnement d’un appareil de protection, l’échauffement d’une connexion, qui peuvent entraîner une détérioration de l’installation et donc un risque d'incendie par court-circuit ou échauffement excessif ». 

Encore une fois, sans les formulaires prouvant que les contrôles ont bien été effectués, les compagnies d'assurances peuvent refuser de prendre en charge les réparations matérielles causées par un incendie.

Les vérifications des moyens de secours à effectuer en fonction du type d'établissement

En fonction du type de lieux, les vérifications obligatoires ne sont pas les mêmes.

 
Cas n°1 : les lieux de travail en général 

Les salariés connaissant bien leurs lieux de travail, l'évacuation en cas d'incendie est rapide. La réglementation concernant les immeubles de bureau ou les bâtiments industriels (sauf ceux présentant un risque particulier) est donc relativement souple.

D'après le Code du travail(1), des essais et exercices doivent avoir lieu tous les six mois.  Le test peut être réalisé en interne. C'est la fameuse alarme incendie qui oblige régulièrement les salariés à descendre sur le trottoir.

Les chefs d’établissement ont l'obligation de maintenir en état leurs installations. Pour cela, ils doivent faire appel à des sociétés de maintenance. Il peut aussi être utile de faire intervenir un organisme extérieur, comme Bureau Veritas, pour vérifier l'état de fonctionnement du système de sécurité incendie et évaluer les opérations de maintenance.
 

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gros plan sur un homme de dos portant un gilet jaune fluorescent et éteignant des flammes à l'aide d'un extincteur

Cas n°2 : les Etablissements Recevant du Public (ERP)

Quand un incendie se déclare, le principal enjeu est d'évacuer les personnes présentes. « Contrairement aux lieux de travail, les clients ou usagers situés dans un centre commercial ne connaissent pas bien la configuration des locaux, explique Patrice Thenaud, spécialiste national en incendie et thermique du bâtiment. Il faut notamment vérifier qu'une signalétique claire indique les issues de secours, et que le personnel a reçu des formations incendie pour accompagner l'évacuation et éventuellement apporter les premiers secours ».

Selon la taille des ERP, les dispositifs diffèrent. Ainsi, les établissements de petite taille peuvent se contenter d'un extincteur. En revanche, plus les locaux sont grands et complexes (sous-sol, étages...), plus les contraintes augmentent.

Ainsi, les centres commerciaux, magasins ou hypermarchés ayant une surface de plus de 3 000 mètres carrés, doivent justifier de portes coupe-feu, d'un SSI et d'une installation « sprinkler ». La mise en œuvre d’une telle installation demande la création de locaux techniques incluant des réserves d'eau de plus de 60 m3 et des pompes qui nécessitent des actes de maintenance importants.

« Dans les établissements recevant du public invalide, comme les maisons de retraite ou les hôpitaux, on ne va pas évacuer les personnes, mais les mettre à l’abri dans une autre partie de l'établissement, explique Patrice Thenaud. Il faut donc vérifier qu'un système de portes coupe-feu permet de circonscrirl'incendie et que le personnel est formé au transfert de patients ».

Selon le type d'ERP, la fréquence de vérification du dispositif anti-incendie varie de 6 mois à 3 ans, selon l'arrêté du 25 juin 1980(2). Il doit être effectué par  une entreprise de maintenance ou un organisme extérieur accrédité comme Bureau Veritas.
 


Cas n°3 : les immeubles de grande hauteur (IGH) 

Dans un immeuble de grande hauteur, un incendie est   un scénario catastrophe. D'abord, parce que l'évacuation des personnes peut prendre du temps, et entraîner des engorgements. Ensuite, parce que la hauteur maximale atteinte par les échelles des sapeurs-pompiers est de 28 mètres, pas un de plus. Soit un peu moins d’une dizaine d’étages en général. Les niveaux situés au-delà sont donc inaccessibles, tout du moins par voie terrestre.

« Pour limiter les risques, les IGH sont construits en compartiments, isolés les uns des autres par des sas et des escaliers protégés par des portes coupe-feu et avec la mise en place d’un système de détection automatique d’incendie, rassure Patrice Thenaud. De plus, il est obligatoire d'installer un poste de contrôle et sécurité ouvert 24 heures sur 24, qui détectera un début d'incendie en quelques minutes ».

D'après l'arrêté du 30 décembre 2011(3)ces dispositifs de sécurité incendie doivent être vérifiés tous les ans dans les IGH par un organisme agréé.

Dans le cas des ERP, la vérification périodique doit être menée par un « technicien compétent ». Dans le quartier d'affaires de La Défense, le plus grand d’Europe, Une grande partie  des immeubles de grande hauteur (IGH) est ainsi contrôlée par Bureau Veritas.
 

(1) Code du travail article R4227-39
(2) Arrêté du 25 juin 1980
(3) Arrêté du 30 décembre 2011

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